Lorsque cela était pertinent, nous avons inclus les
réponses des entreprises et des banques dans le corps principal du présent
rapport. Nous avons également posé des questions supplémentaires aux
entreprises et institutions financières ; leurs réponses sont synthétisées
ci-après.
Barclays a
déclaré : « Si nous estimons qu’un client est associé à des allégations
relatives à des impacts environnementaux ou sociaux préjudiciables qui sont
contraires aux exigences de nos politiques, nous nous rapprochons de ce client
et consultons d’autres sources expertes selon les besoins afin d’enquêter sur
les allégations et de veiller au respect des exigences visées par nos
politiques. »
Barclays a rejeté l’idée qu’elle facilitait la
déforestation et s’abstenait de soumettre ses clients à des contrôles
appropriés, faisait référence à une exigence selon laquelle ses clients doivent interdire la dégradation des terres abritant des forêts primaires ou protégées.
Standard Chartered a affirmé qu’elle prenait au sérieux les allégations de
conformité inadéquate à ses politiques de durabilité et qu’elle enquêterait sur
les propos de Global Witness. Ses politiques interdisent de fournir des
services financiers aux clients qui aménagent des plantations ou des fermes
d’élevage qui détériorent les terres abritant des forêts primaires ou
protégées.
NatWest n’a fait aucun
commentaire.
Prudential a
déclaré : « Nous savons que l’un des principaux moteurs de la
déforestation est le fait que la valeur financière des services écosystémiques,
fournis par les puits de carbone naturels tels que les forêts tropicales, n’est
pas prise en compte de manière appropriée dans les bases de données servant actuellement
à mesurer la valeur financière.
Nous nous rapprochons des ONG et des réseaux industriels
pour appuyer des politiques qui ont un impact positif sur la nature ainsi qu’un
changement de comportement ; nous recourons aussi pour cela aux pratiques
d’entreprise en matière de durabilité et d’engagement des employés »
Schroders a
affirmé : « Nous reconnaissons que des phénomènes tels que la
déforestation, les changements dans l’utilisation des sols, l’intensification
de l’agriculture, la surpopulation, le changement climatique et la pollution
contribuent à l’appauvrissement de la biodiversité, et nous nous rapprocherons
des entreprises lorsque nous estimons qu’elles exercent des pratiques non
durables. Nous n’avons pas peur d’agir lorsque nos préoccupations le
justifient. »
ABN Amro a précisé : « En août 2020, ABN AMRO a annoncé
qu’elle recentrait son activité de services bancaires aux entreprises et aux
institutionnels. ABN AMRO est en train de réduire ses activités de services
bancaires proposés aux entreprises à l’extérieur de l’Europe du Nord-Ouest. Les
activités de financement du commerce et des matières premières seront
totalement supprimées (…). »
« Nous reconnaissons le rôle crucial que
jouent les forêts dans la promotion de la biodiversité, pour empêcher les
changements climatiques dangereux et assurer la subsistance des communautés. Il
est indéniable que l’agriculture et les activités connexes contribuent à la
perte d’espaces forestiers naturels. Par conséquent, ABN AMRO dispose d’un
cadre politique dédié au risque en matière de durabilité et a formulé des
exigences minimales s’appliquant aux clients du secteur agro-industriel (...). »
« Nous estimons qu’en nous rapprochant de
nos clients, plutôt qu’en les excluant complètement, nous pourrons mieux
contribuer à empêcher la déforestation et la dégradation des forêts (…). »
« Nous rejetons l’affirmation selon laquelle
ABN AMRO a généré ‘des revenus illégitimes’ de ses activités commerciales dans
le secteur des produits agricoles. »
Santander a déclaré : « Bien que nous ne soyons pas en
mesure d’émettre de commentaires sur des clients particuliers, nous pouvons
vous assurer que nous comprenons nos responsabilités en tant que banque de
premier plan dans la région et que nous nous engageons à agir en tant que force
progressiste et à appuyer le développement durable. La protection de
l’Amazonie est cruciale pour faire face au changement climatique (…). »
« À l’avenir, nous attendrons de nos clients
du secteur de la transformation de la viande bovine de l’Amazonie qu’ils
disposent d’une chaîne d’approvisionnement entièrement traçable et sans impact
sur la déforestation à l’horizon 2025, y compris les fournisseurs indirects de
bétail, et il s’agira là d’une condition à remplir pour obtenir un
crédit. »
La banque a ajouté qu’elle étudiait soigneusement
tout client brésilien opérant dans le secteur de la culture ou de l’élevage
afin d’identifier d’éventuels liens avec la déforestation illégale, des
incursions sur des terres autochtones ou un travail forcé. Santander a
également précisé qu’elle était l’un des membres fondateurs de la Table ronde
sur le soja responsable et de la Table ronde brésilienne sur l’élevage durable
(GTPS en portugais).
Vanguard a affirmé : « Au nom des fonds Vanguard et de
ses investisseurs, l’équipe de gestion des investissements (Investment
Stewardship) de Vanguard opère là où se rejoignent la gouvernance d’entreprise,
le risque environnemental et le risque social, cherchant à promouvoir et à
préserver la valeur à long terme pour ses actionnaires. L’équipe se rapproche
régulièrement des cadres et des conseils d’administration, y compris en menant
des discussions avec les entreprises pertinentes sur le thème de la
déforestation et des risques qu’elle fait peser sur la durabilité des
entreprises à long terme. Si une entreprise n’améliore pas sa gestion de ce
type de risques, nous exigerons qu’elle rende compte de ses actes afin de
protéger la valeur à long terme pour nos investisseurs. »
ING Bank a indiqué : « Chez ING, nous reconnaissons que
les banques ont un rôle à jouer pour contribuer à protéger les écosystèmes et
la biodiversité mondiale. »
La banque a précisé que son approche en matière
de biodiversité et sa position à l’égard de la déforestation pouvaient être consultées sur son site public,
ajoutant : « Les clients d’ING qui font le commerce et/ou cultivent
des produits agricoles sont évalués par rapport à notre politique relative au risque environnemental et social
(ESR) – y compris les sections
Climat (p. 27) et Droits humains (p. 23), ainsi que par rapport à la
politique touchant spécifiquement au secteur des Produits forestiers et
agricoles (p. 48). »
La banque a indiqué qu’en vertu des Principes
directeurs pour les entreprises multinationales de l’OCDE et du manuel de
l’OCDE sur le Devoir de diligence pour le prêt d’entreprise et la
souscription de titres, elle serait
« liée » plutôt qu’elle ne « contribuerait » aux impacts
préjudiciables causés par ses clients. Elle a ajouté : « Une banque
devrait dans de tels cas se rapprocher [du client] pour tenter de répondre aux
comportements sérieusement répréhensibles, ce que nous faisons. »
Silchester a déclaré : « Silchester n’a pas de relations
directes ou indirectes avec le groupe Sinar Mas et toute affirmation contraire
est fausse et trompeuse (…). Les clients de Silchester ont investi dans
Golden-Agri Resources. Golden-Agri est cotée à la bourse de Singapour (…).
L’achat de titres cotés en bourse est fondamentalement différent de services
consistant à fournir des prêts, à acheter des obligations ou à réaliser
d’autres activités financières (…). Une entreprise ne perçoit aucun nouveau
financement quand un actionnaire achète des actions à un autre actionnaire.
Silchester a encouragé le conseil
d’administration [de Golden Agri] à tenir compte des facteurs ESG
[environnementaux, sociaux et de gouvernance] dans ses plans
d’affaires. Nous avons demandé à l’entreprise d’être transparente avec
tous ses partenaires sur ces questions (…). Silchester s’attend à ce que toutes
les entreprises de son portefeuille, y compris [Golden Agri], respectent les
lois et réglementations locales de chaque pays où elles opèrent. »
Les groupes Felda, Noble
et Oji, bien qu’inclus dans nos séries de données financières
sur les entreprises agro-industrielles liées à la déforestation, ne sont pas
abordés de manière détaillée dans les études de cas du présent rapport. Global
Witness a néanmoins contacté ces trois groupes pour recueillir leurs
commentaires sur les rapports publics qui les associent à la
déforestation :
Noble Group Holdings
Limited a expliqué que l’entreprise avait été restructurée et
qu’elle devrait désormais être considérée comme une entité distincte de son
prédécesseur, Noble Group Ltd (NGL), en cours de liquidation. Elle a affirmé
que les filiales de NGL axées sur l’huile de palme avaient été vendues ou
s’étaient mises en insolvabilité volontaire. Un porte-parole a ajouté que les
filiales huile de palme de NGL se trouvaient en grande partie sur « des
forêts secondaires » et qu’elles ne contenaient pas de tourbières,
reconnaissant toutefois qu’une filiale avait « effectivement défriché une
partie de la forêt primaire (1 058 hectares) par erreur ».
Concernant les banques, le porte-parole a déclaré qu’elles « ont (entre
autres) fourni à Noble un financement commercial, des lettres de crédit, des
lettres de crédit standby, des services de courtage, et ainsi de suite ;
et elles ont pu, de temps à autre, avoir souscrit des obligations Noble.
Cependant, les investissements dans l’activité huile de palme ont été financés
par Noble avec ses revenus non répartis. Aucune banque n’a fourni de
financement direct en vue de l’acquisition d’investissements dans l’huile de
palme ou de la poursuite d’opérations dans cette filière, [par conséquent le
fait d’] essayer d’établir un lien entre ces banques et les investissements de
Noble dans les produits agro-industriels (…) est un argument extrêmement
faible. »
FGV Holdings Berhad (FGV)
[Felda Group] a déclaré à Global Witness que « FGV s’engage
fermement en faveur de pratiques ‘Pas de déforestation, pas de tourbière et pas
d’exploitation’ (NDPE). Cet engagement est ancré dans la politique de
durabilité du groupe (GSP) de FGV, qui est le cadre global régissant l’agenda
durabilité de FGV ». Un porte-parole a ajouté que les déclarations
relatives à un défrichage qu’aurait pratiqué sa filiale PT Temila Agro Abadi
(PTTAA) étaient fausses et qu’un expert indépendant n’avait identifié
« aucune déforestation de forêts naturelles ». La société a ajouté
qu’une autre filiale s’était vu délivrer une « ordonnance d’arrêt de
travail » suite à un signalement relatif à des activités de déforestation
dans sa concession.
Oji
Group a
affirmé à Global Witness que contrairement aux affirmations, sa filiale huile
de palme « n’a jamais pratiqué le brûlis pour défricher des terres »
et que son opération est « non seulement conforme à la loi forestière
indonésienne », mais aussi qu’elle « dispose de certifications
forestières du FSC et du PEFC pour améliorer son système de gestion, afin de
prendre en compte la société et l’environnement ».