Global Witness accueille avec satisfaction l’appel lancé par un comité de la RDC demandant à l’Agence Française de Développement (AFD) de revoir en profondeur leur proposition concernant l’expansion de l’exploitation industrielle du bois. C’est la deuxième fois que cette proposition controversée - soumise pour financement de la Central African Forest Initiative (CAFI) - est renvoyée par ce comité congolais.
Depuis l’annonce de la proposition de projet en mars cette année, la communauté scientifique ainsi que des organisations incluant Global Witness on fait part de leurs vives inquiétudes quant à l’impact désastreux qu’aurait ce projet sur la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Ce comité de la RDC, comprenant des bailleurs ainsi que des représentants de la société civile et des gouvernements, a confirmé le renvoi de la proposition pour la deuxième fois, et demande des changements majeurs dans une résolution publiée récemment.
Leurs demandes incluent les points suivants : la proposition doit mener à une réduction des émissions des gaz à effet de serre causées par la déforestation et la dégradation des forêts ; l’offre doit spécifier que la non application des lois donne lieu à un retour de la concession au domaine de l’état ; plus d’importance doit être accordée à la gouvernance forestière, notamment sur les procédures de plaintes et de suivi ; l’assurance que l’objectif de cette proposition ne soit pas la levée du moratoire sur l’allocation de nouvelles concessions forestières ; l’exclusion des zones de tourbière et autres zones potentiellement riches en biodiversité de toute future concession ; l’assurance que le soutien à l’exploitation industrielle et artisanale n’inclut pas de co-financements ou soutiens opérationnels aux entreprises.
Jo Blackman, Directrice de campagne chez Global Witness, a déclaré : "Nous accueillons avec satisfaction les demandes émises par le comité. Cependant le soutien des bailleurs gouvernementaux aux exploitants forestiers industriels, qu’il s’agisse d’un appui direct ou indirect, ou qui accompagne la mise en conformité légale de ces opérateurs, n’a pas sa place dans un programme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre."
Le projet avait été soumis pour un financement auprès de l’Initiative pour la Forêt d’Afrique Centrale (CAFI, en anglais) principalement financée par la Norvège ayant engagé près de $200 million USD pour réduire les émissions de gaz à effet de serre causés par la déforestation et la dégradation des forets (REDD, en anglais). La France est désormais à la présidence de cette initiative.
Jo Blackman a ajouté, "Abritant la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, la RDC a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Cependant les bailleurs doivent soutenir la RDC dans l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixés dans son plan climat. Ceci doit passer par la lutte contre l’expansion de l’exploitation industrielle du bois et la mise en place de mesures garantissant la préservation des forêts de la RDC."
L’Agence française de développement doit maintenant prendre la décision de réviser en profondeur leur proposition pour la soumettre à nouveau, ou bien d’abandonner ses plans.
Jo a conclu : "Le nouveau Ministre français de la Transition Ecologique, Nicolas Hulot, a reconnu, à juste titre, le rôle majeur des forêts dans la lutte contre le changement climatique. Le Président français Emmanuel Macron a récemment réuni un sommet international sur le climat à Paris au mois de décembre. Il est temps pour le gouvernement français d’abandonner tout projet d’appui à l’expansion de l’exploitation industrielle du bois en RDC."
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