Press release | 14 Juillet 2016

Employés de Global Witness expulsés de la RDC sous de fausses allégations

Deux employés de Global Witness ont aujourd'hui été expulsés de la République démocratique du Congo sous de fausses accusations selon lesquelles ils incitaient une révolte, et étaient dans le pays sans autorisation.

Lors d’une conférence de presse à Kinshasa le ministre congolais de l’Environnement Robert Bopolo Bogeza a accusé Global Witness de menacer la paix et la stabilité nationale en encourageant les communautés forestières à se soulever contre les compagnies forestières qui opèrent dans leurs forêts.

“Les accusations portées contre nous sont complètement fausses", a déclaré Alexandra Pardal de Global Witness. "Global Witness travaille en République démocratique du Congo depuis 2007, en collaboration avec le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux sur l’amélioration de la transparence et la gouvernance du secteur forestier.”

“Ceci était une mission de routine. Global Witness était en RDC pour rencontrer les communautés vivant au bord des sites d'exploitation forestière dans la région pour savoir si les avantages promis par les compagnies forestières s’étaient matérialisés. Les sociétés forestières sont tenues par la loi en RDC de négocier avec les communautés locales les avantages sociaux et économiques qu'ils vont apporter, ce qui peut inclure la construction de routes, d’écoles ou de cliniques médicales.”

“Nous étions dans le pays légitimement, avec des visas autorisés, et avec tous les documents appropriés qui décrivaient notre travail prévu. Le fait que notre personnel a été expulsé du pays sous de faux prétextes est un signe inquiétant indiquant que le gouvernement de la RDC tente de limiter le rôle crucial joué par la société civile pour assurer que le secteur forestier du pays soit transparent, légal et sans corruption.”

Les militants ont été arrêtés mardi par les autorités d'immigration à Mbandaka, Province de l’Equateur et ont eu leurs passeports confisqués.

Global Witness est une organisation non gouvernementale qui œuvre pour la prévention des violations des droits environnementaux et des droits de l’homme entraînés par l'exploitation des ressources naturelles. Nous avons commencé notre travail en RDC en 2007 à la demande de la Banque mondiale et en accord avec le gouvernement de la RDC.

Nous appelons à ce que le gouvernement de la RDC s’engage à permettre à la société civile locale et internationale de poursuivre leur travail de surveillance du secteur forestier sans crainte d'intimidation ou d’expulsion. Les bailleurs internationaux doivent faire pression sur le gouvernement de la RDC pour garantir que cet objectif soit atteint.    

Au début de cette année les bailleurs internationaux sous la direction de la Norvège ont signé un accord de 200 millions de dollars US ($) avec le gouvernement de la RDC pour réduire la déforestation, appelé Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (Central Africa Forest Initiative - CAFI). Cet accord prévoit un certain nombre d'améliorations à la gouvernance du secteur forestier de la RDC. 

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