Une consultation publique d’un mois portant sur le projet de directives chinoises en matière de devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement en minerais responsables débute cette semaine, avec pour objectif de s’assurer que les entreprises chinoises pourront identifier et atténuer les risques de contribuer à un conflit, à des violations graves des droits de l’homme et à des abus partout dans le monde. Les membres de l’industrie, du monde universitaire, de la société civile et des autorités gouvernementales en Chine et à l’étranger sont encouragés à y participer.
La CCCMC, Chambre de commerce chinoise des importateurs et exportateurs de métaux, de minéraux et de produits chimiques, a dirigé le travail de rédaction des directives en association avec des partenaires chinois et internationaux, dont Global Witness.
Les éléments clés des directives proposées sont les suivants :
- L’alignement
sur le Cadre en cinq étapes pour l’exercice d’un
devoir de diligence fondé sur les risques concernant la chaîne
d’approvisionnement en minerais élaboré par l’Organisation de développement et de coopération économiques
(OCDE) et reconnu comme meilleure pratique internationale. Les entreprises
seraient notamment tenues d’exercer individuellement leur devoir de diligence
sur leur chaîne d’approvisionnement, de faire effectuer par un tiers un audit
de la procédure, et de publier des rapports relatifs à leurs politiques et
pratiques en matière de devoir de diligence.
- L’applicabilité
à toutes les entreprises chinoises qui extraient ou utilisent des minerais et
des produits minéraux à tout moment de leur chaîne d’approvisionnement.
- L’applicabilité
à toutes les ressources minérales, en se concentrant dans un premier temps sur les
minerais d’or, d’étain, de tungstène et de niobium-tantale.
- Des
contrôles facultatifs traduisant les préoccupations sociales et
environnementales plus larges exposées dans les Directives sur la
responsabilité sociale des investissements miniers à l’étranger adoptées par la
CCCMC en 2014.
- Une
certification facultative dans le cadre de laquelle l’audit d’une entreprise
par un tiers est validé par un organe de contrôle indépendant.
L’initiative chinoise visant à mettre en place des contrôles de la chaîne d’approvisionnement est le reflet de la reconnaissance internationale des liens entre les chaînes d’approvisionnement internationales et la violence dans les pays producteurs de ressources naturelles. On sait que les ressources provenant de zones de conflit ou à haut risque, telles que certaines parties de l’Afghanistan, de la Colombie et de la République démocratique du Congo (RDC), financent des groupes armés et alimentent les atteintes aux droits de l’homme. Global Witness a décrit le rôle significatif joué par les compagnies chinoises dans le commerce de minerais dans les provinces des Kivus (est de la RDC), et expliqué pourquoi ces firmes demeurent exposées au risque de se voir associées au conflit.
Une deuxième consultation sur les directives aura lieu fin 2015 pour les protocoles d’audit qui s’y rapportent.
Le projet de directives est disponible en chinois, en anglais et en français.
Les commentaires devraient être envoyés à [email protected] avant le 7 novembre.
Lizzie Parsons, responsable du programme Chine
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