Global Witness a mené une enquête sur deux géants de l’industrie des mines – Glencore et ENRC – qui ont des liens avec des ventes controversées et secrètes d’actifs miniers de valeur en République Démocratique du Congo.

Au Congo, les ventes secrètes de parts dans plusieurs mines de cuivre et de cobalt font scandale depuis le début de l’année 2010. D’après les données recueillies par Global Witness - et contestées par les autorités congolaises et les entreprises concernées – ces actifs ont été vendus en secret par des entreprises étatiques congolaises, généralement à un coût très inférieur aux estimations commerciales de leur valeur. Dans certains cas, le prix de vente se situait autour des 5 % de leur estimation.

Les acheteurs directs de ces actifs miniers étaient des compagnies off-shore qui dans certains cas ont revendu les parts en faisant un profit énorme. La liste complète des bénéficiaires effectifs de ces entreprises off-shore – enregistrées dans les Iles Vierges Britanniques et ailleurs – est secrète. Cependant, des informations ont révélé que plusieurs de ces compagnies off-shore sont liées à Dan Gertler, un ami du Président Joseph Kabila. M. Gertler dit que toutes les entreprises off-shore faisant parti du Groupe Fleurette, son holding, ont uniquement des membres de sa famille en tant que bénéficiaires.

 Plusd'informations sur les enquêtes de Global Witness relatives à Glencore et ENRC.

Le Congo – un pays extrêmement pauvre et ravagé par la guerre – perd des milliards de dollars de revenus censés lui revenir. L’Etat congolais retire très peu de profit de beaucoup de ses meilleures mines. Les profits vont dans les poches de personnes dont on ne connait pas l’identité et de leurs partenaires internationaux. De telles sommes d’argent en jeu, plus de gisements miniers à exploiter et le peuple congolais qui ignore où son argent est passé font de cette question une question trop importante pour être ignorée. Les entreprises concernées doivent expliquer le rôle qu’elles ont joué dans ces contrats controversés, conclus dans le secret. La lumière doit être faite sur les bénéficiaires de ces entreprises off-shore et leurs transactions.

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La réaction de Global Witness à la déclaration du Ministère des Mines congolais (18 juin)

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