Global Witness publie aujourd’hui la seconde phase de son étude comparative, unique en son genre, sur la transparence dans le secteur forestier de quatre pays en développement. Le rapport relate des progrès dans la volonté des gouvernements de chaque pays d’engager la société civile dans les processus de décision, mais attire également l’attention de la communauté internationale sur le fait que l’accès à l’information sur la gestion des forêts reste grandement insuffisant.
«Plus d’un milliard de personnes vive dans les différentes forêts du monde – ils doivent pouvoir avoir leur mot à dire sur la façon dont leurs terres sont utilisées», souligne David Young, chargé des campagnes sur les forêts à Global Witness. «Ce rapport relate certaines améliorations dans les différents pays étudiés entre 2009 et 2010, mais montre également le besoin d’urgent d’une information plus transparente et de consultations plus substantielles de la société civile dans les pays forestiers. Les décideurs politiques qui négocient comment financer les régimes carbones pour les forêts à Bonn cette semaine et Durban en Décembre doivent en prendre note».
En partenariat avec des organisations du Cameroun, du Ghana, du Libéria et du Pérou, le projet mesure l’accès à l’information, basé sur un ensemble exhaustif d’indicateurs, et indique des pistes d’amélioration au niveau national. C’est la première fois que données sur l’engagement des communautés dans les politiques forestières, récoltées directement sur le terrain, sont comparées entre différents pays. L’évaluation, disponible en ligne sur www.transparenceforestiere.info , utilise un système de feux de circulation rouge-orange-vert pour indiquer quels documents relatifs au secteur forestier sont disponibles dans le domaine publique.
Alors certaines améliorations sont à noter au niveau des processus de consultation, l’accès à l’information reste généralement limité dans ce secteur. La non-divulgation d’informations de base persiste, particulièrement en ce qui concerne les permis d’exploitation, les plans d’aménagement forestiers, et la proportion des revenus tirés de la coupe du bois redistribuée aux communautés locales.
Samuel Nguiffo, directeur du Centre pour l’Environnement et le Développement et coordinateur local du projet au Cameroun, résume l’importance de la transparence: «Afin que les droits des communautés forestières soient reconnus et protégés, les communautés doivent savoir, pour chaque activité se produisant sur leurs territoires, quel acteur est impliqué, l’étendu des droits de ce dernier, ainsi que ses obligations vis-à-vis des communautés».
L’évaluation de Global Witness est un signal d’alarme à destination des négociateurs qui travaillent cette semaine à Bonn sur un accord sur le climat et les forêts. Alors que la transparence du secteur forestier est de plus en plus reconnue comme un enjeu majeur, le cadre juridique des ‘permis carbones’ et des investissements agricoles à grandes échelles est toujours quasiment non-existant. Il persiste donc un risque réel que ce vide juridique laisse les gouvernements et leurs populations vulnérables vis-à-vis d’intérêts commerciaux prédateurs, et prisonniers de contrats défavorables à leurs intérêts.
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Contacts: David Young, +44 7854 047826 [email protected] ou Oliver Courtney, +44 20 7492 5848 [email protected]
Notes:
1. Le Bulletin d’Evaluation sur la Transparence du Secteur Forestier est disponible sur www.transparenceforestiere.info
2. Global Witness travaille sur les questions de transparence forestière et d’exploitation illégale depuis plus de 15 ans, et a été le pionnier du concept d’observation indépendante des forêts au Cambodge à la fin des années 1990. Plus d’information sur le travail de Global Witness sur les forêts sur: www.globalwitness.org
3. Le bulletin d’évaluation fait partie du projet Améliorer la Transparence du Secteur Forestier, géré par Global Witness et finance par le Fond pour la gouvernance et la transparence du Département pour le Développement International (DfID) du Royaume-Unis.