Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) devrait faire en sorte que les accusations vaines portées contre l’activiste des droits de l’homme congolais Golden Misabiko soient abandonnées sur-le-champ, a déclaré ce jour le groupe de campagne Global Witness.
Misabiko, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme-Katanga (ASADHO-Katanga), dans la province du Katanga, a été condamné à quatre mois de détention et huit mois de prison avec sursis le 23 septembre. Misabiko a été arrêté le 24 juillet 2009 par l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Lubumbashi, la capitale provinciale. Il a été accusé d’« atteinte à la sûreté de l’État » et de diffamation. Il a été mis en liberté provisoire sous caution le 20 août.
L’arrestation de Misabiko est survenue à l’issue de la publication d’un rapport par l’ASADHOKatanga consacré à la mine d’uranium de Shinkolobwe. D’après ce rapport, des institutions et des autorités de l'État profiteraient de l’exploitation minière illégale ; le manque de transparence avec lequel un accord avait été conclu entre le gouvernement congolais et le groupe nucléaire français AREVA, accordant à ce dernier les droits d’exploration et d’exploitation du site, y était également critiqué.
« L’arrestation, la détention et maintenant la peine infligée à Golden Misabiko ne peuvent être perçues que comme s’inscrivant dans une démarche concertée visant à s’attaquer aux activistes qui rendent compte des abus perpétrés dans le secteur minier au Katanga », a affirmé Patrick Alley, directeur de Global Witness.
Dernier événement alarmant, quatre autres activistes des droits de l’homme qui faisaient campagne pour la libération de Misabiko ont reçu des menaces de mort au moins à deux reprises cette dernière semaine. Timothée Mbuya (vice-président de l’ASADHO-Katanga), Emmanuel Umpula Nkumba (directeur exécutif d’Action contre l’impunité pour les droits humains) et Grégoire Mulamba (secrétaire exécutif du Centre des Droits de l’Homme et du Droit humanitaire) ont reçu des menaces de mort par message SMS les avertissant « vous êtes le suivant » et « on verra quand vous serez tous morts […] si vous ferez encore des marches ».
Des menaces ont également été proférées à l’encontre d’une quatrième personne, Dominique Munongo, responsable du Centre de développement pour la femme.
« Ces tentatives répétées de faire taire les activistes du Katanga indiquent que le gouvernement congolais ne veut pas de transparence dans le secteur minier », a commenté Patrick Alley.
Cela fait de nombreuses années que Golden Misabiko fait campagne dans le domaine des droits de l’homme et de la transparence au Katanga. Il a déjà été intimidé, arrêté et détenu plusieurs fois en relation avec son travail. D’autres activistes du Katanga, notamment ceux qui dénoncent la fraude, la corruption et d’autres abus commis dans le secteur minier, ont également été arrêtés et menacés ces dernières années.
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Pour tout renseignement complémentaire, se reporter au communiqué de presse de Global Witness intitulé « Global Witness demande la libération immédiate d’un activiste des droits de l’homme congolais », daté du 17 août 2009; et à la note d’information de RAID intitulée « Conviction of Golden Misabiko, and threats against four other human rights activists - a signal that the mining interests of the DRC’s political and military establishment are ‘off limits’ », 24 septembre 2009.
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