La décision prise par la société britannique Amalgamated Metals Corporation (AMC) et sa filiale, la THAISARCO, de suspendre leurs achats en République démocratique du Congo (RDC) est une initiative regrettable, qui suggère que la compagnie n'est pas sérieuse quant à sa volonté d'améliorer la procédure de diligence raisonnable à laquelle elle soumet sa chaîne d’approvisionnement, déclare ce jour le groupe de campagne Global Witness. Cette décision survient après des révélations selon lesquelles la THAISARCO faisait le commerce de minerais provenant de zones contrôlées par des groupes armés.
Dans une déclaration, AMC a invoqué « la menace d’une publicité négative et susceptible d'induire en erreur » pour justifier sa décision de suspendre ses achats de minerai d’étain. Global Witness affirme toutefois que cela fait plusieurs années que la société avait connaissance du lien entre le secteur minier et le conflit brutal qui sévit dans l’est de la RDC, et qu’elle n’avait pris aucune mesure pour mettre un terme à ce lien. En 2002, un Panel d’experts des Nations Unies a conclu que la société avait porté atteinte aux Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales dans le contexte de son implication dans le commerce de minerais.
« Si AMC et la THAISARCO veulent réellement s’engager à encourager la croissance économique en RDC et à aider les creuseurs artisanaux, elles devraient montrer la voie en interrogeant activement leurs fournisseurs et en identifiant l’origine exacte de leurs achats. Leur engagement déclaré à remettre de l’ordre dans le secteur est décrédibilisé par leur inaction », a commenté Gavin Hayman, directeur de campagnes de Global Witness.
Global Witness appelle les sociétés qui achètent des minerais provenant de l’est de la RDC à mettre en place des contrôles rigoureux, notamment des procédures de vérification des tierces parties, et à soumettre leur chaîne d’approvisionnement à des contrôles impromptus. Elles devraient envoyer des représentants en RDC pour vérifier les affirmations de leurs fournisseurs.
Et Hayman d’ajouter : « Nous estimons qu’il est possible pour les sociétés d'acheter des minerais provenant de l’est de la RDC sans pour autant soutenir aucune des parties belligérantes, mais il faudrait qu’elles prennent des mesures bien plus rigoureuses que celles qu’AMC semble disposée à prendre. »
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Pour tout renseignement complémentaire, contacter Amy Barry au +44 7980 664397
Notes
Le rapport de Global Witness intitulé « Face à un fusil, que peut-on faire ? » peut être consulté ici.
AMC fait partie des nombreuses sociétés qui ont été citées dans le rapport final du Panel d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République démocratique du Congo, octobre 2002, S/2002/1146.