COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Sous embargo jusqu'au 28 octobre 2008
LE PROCESSUS DE KIMBERLEY À LA LOUPE
Le commerce illicite : Une porte d'entrée pour les diamants de guerre
Au moment où s'achève la cinquième année d'activités du mécanisme de certification des diamants bruts du Processus de Kimberley (PK), le trafic des pierres illicites et des diamants de guerre ressemble davantage à la règle qu'à l'exception. Dans un rapport publié aujourd'hui, Global Witness et Partenariat Afrique Canada avertissent que le commerce illicite des diamants bruts est l'une des plus grandes menaces auxquelles est confronté le Processus de Kimberley.
« En Côte d'Ivoire, on extrait encore des diamants qui entrent sur les marchés légitimes par contrebande et qui sont vendus aux consommateurs malgré les sanctions des Nations-Unies, a dit Annie Dunnebacke, porte-parole de Global Witness. L'incapacité du Processus de Kimberley de s'attaquer à ce problème depuis sa création, il y a cinq ans, remet sérieusement en question l'efficacité du système. »
Les études de cas présentées dans le rapport mettent en relief la croissance du commerce illicite des diamants bruts. Au Venezuela, la contrebande endémique de diamants se poursuit alors que le gouvernement se moque ouvertement du système de certification. Le gouverneur de la Banque de réserve du Zimbabwe, Gideon Gono, affirmait récemment que plus de 100 000 personnes visitent la ville frontière de Mutare chaque mois pour s'adonner à des activités illégales liées à l'extraction et au commerce des diamants. Ces diamants sortent ensuite du pays en contrebande avant d'être acheminés vers les centres internationaux de commerce et de transformation.
« Le Processus de Kimberley ne tient nullement compte de l'industrie de la taille et du polissage des diamants, a dit Bernard Taylor, directeur général de PAC. Par l'entremise de cette industrie, les diamants bruts peuvent contourner tous les contrôles du PK. Le Processus de Kimberley doit colmater cette brèche évidente dans le système. »
Global Witness et Partenariat Afrique Canada demandent à l'Inde, qui préside actuellement le Processus de Kimberley, et à tous les participants de tenir compte des recommandations suivantes lors de la prochaine réunion plénière, à New Delhi :
Le Processus de Kimberley devrait :
- réagir rapidement lorsque confronté à des cas de non-conformité et adopter un mécanisme de suspension provisoire assorti de critères clairs;
- exiger de ses participants une surveillance gouvernementale accrue de l'industrie du diamant, y compris des vérifications périodiques des stocks des sociétés;
- exiger que le secteur de la taille et du polissage adhère aux normes minimales du PK;
- exiger que les participants améliorent leurs mécanismes de contrôle interne et accroissent leurs efforts en matière d'application et de collaboration pour lutter contre la contrebande de diamants bruts;
- se donner des capacités de recherche et de surveillance pour s'attaquer à la circulation illicite des diamants bruts.
Message à l'intention des journalistes :
Le Processus de Kimberley (PK) est un mécanisme de certification des diamants bruts relevant des gouvernements; il a été créé pour stopper et prévenir le commerce des diamants de guerre, qui a engendré la mort et le déplacement de millions de personnes en Angola, en Sierra Leone, en RDC, au Liberia et en Côte d'Ivoire. Les États membres sont tenus d'adopter des lois nationales, et de mettre en place un système de contrôle des importations et des exportations pour mettre en œuvre le PK. Plus de 75 des pays qui s'adonnent à la production, au commerce et à la transformation des diamants y participent.
Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à :
Annie Dunnebacke, Global Witness (Londres)
Tél. : +44 207 561 6397
Cell. : +44 7703 108 401
Bernard Taylor, Partenariat Afrique Canada (Ottawa)
Tél. : +1 613 237 6768