Global Witness a demandé aujourd'hui au Président Joseph Kabila et au nouveau gouvernement congolais de profiter de l'élan que connaît la période post-électorale pour mettre en œuvre des réformes fondamentales dans les secteurs minier et forestier.
Dans son « Programme de réformes proposé dans le secteur des ressources naturelles en République démocratique du Congo » (RDC), publié aujourd'hui, Global Witness recommande au gouvernement de la RDC une série d'actions prioritaires visant à mettre un terme au pillage et à la corruption de l'Etat, à éviter que les ressources naturelles n'alimentent le conflit et à faire en sorte que lesdites ressources contribuent au développement.
Global Witness se réjouit de l'engagement pris par le nouveau gouvernement d'accroître la transparence et le respect de l'Etat de droit, comme énoncé dans le Contrat de Gouvernance (mars-décembre 2007) publié en février 2007.
« Le fait de mettre l'accent sur la justice et la lutte contre la corruption dans le Contrat de Gouvernance constitue un pas important dans la bonne direction », a déclaré Patrick Alley, directeur de Global Witness. « Nous appelons maintenant le Président Kabila et son nouveau gouvernement à faire preuve d'une volonté politique inébranlable pour que ces promesses ne demeurent pas vaines ».
Le Programme de réformes proposé par Global Witness comprend des recommandations concrètes dans les domaines suivants :
- Veiller à la transparence et à l'équité des contrats miniers
- Éradiquer la corruption et promouvoir la transparence
- Améliorer les conditions de travail des ouvriers artisanaux
- Renforcer et élargir la supervision administrative et le contrôle des exportations
- Assurer la gestion durable des forêts de la RDC
- Protéger la société civile contre les intimidations, les menaces et le harcèlement.
Global Witness demande entre autres au gouvernement d'entamer une révision indépendante des contrats miniers, notamment ceux signés pendant la transition (2003-2006), et d'annuler ou de renégocier sensiblement les contrats qui ont été conclus illégalement ou qui ne dégagent pas de bénéfices significatifs pour le pays.
Le Programme de réformes proposé par Global Witness souligne par ailleurs le besoin urgent de préserver les forêts de la RDC. Il met en garde contre les conséquences dévastatrices d'une exploitation incontrôlée du bois, non seulement pour les millions de personnes qui dépendent des forêts pour s'assurer des moyens d'existence, mais également sur le plan du changement climatique dans lequel les forêts jouent un rôle important.
« Global Witness appelle le Président Kabila à se poser, au niveau mondial, en fer de lance du combat contre le changement climatique, à rejeter toute exploitation du bois à l'échelle industrielle et à préserver les forêts de la RDC pour le peuple congolais, pour le bien de la planète et pour l'avenir », a ajouté Patrick Alley.
Epinglant la culture de l'impunité comme l'un des principaux obstacles au changement, Global Witness a appelé le gouvernement à traduire en justice ceux qui, au cours des dix dernières années, se sont rendus responsables du pillage à grande échelle des ressources naturelles de la RDC et de leur exploitation illégale, et à contredire l'idée selon laquelle certains individus et certaines entreprises se trouvent au-dessus de la loi.
Reconnaissant le fait qu'après dix années de conflit, la RDC continue de souffrir d'un manque sérieux de capacités, Global Witness invite en outre les gouvernements bailleurs de fonds ainsi que les institutions financières internationales à appuyer ces initiatives.
Pour de plus amples informations, veuillez contacter Carina Tertsakian au +44 207 561 6372.