Aujourd’hui, un tribunal de grande instance met trente-sept anciens officiels de la compagnie publique Elf-Aquitaine en accusation pour dėtournement de millions de francs de biens sociaux en un reseau d’opėrations secrėtes ă travers le monde entre 1989 et 1993. Le procės est le point culminant de huit annėes d’investigations au sein du trafic d’influence et des profits par les ėlites politiques et du monde des affaires ă travers l’Europe, l’Amėrique Centrale et l’Afrique.
Le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke cherchera ă montrer comment Elf a agi ainsi qu’une “pompe ă finances” pour aspirer l’argent dans les poches d’individus et de gouvernements corrompus. Par exemple, Monsieur Alfred Sirven, l’un des principaux accusės, est prėsumė avoir utilisė 350 millions de francs dans un compte suisse secret pour fournir d’ėnormes commissions aux personnes impliquėes. Son tėmoignagne pourrait être explosif : Monsieur Sirven prėtend qu’il a “assez de preuves pour faire sauter vingt fois la Rėpublique”.
L’autre face du procės en France est que les citoyens ordinaires de pays dėsespėrėment pauvres comme l’Angola ont vu leurs revenus pėtroliers dėtournės et dilapidės avec la complicitė d’Elf et d’autres. Si les compagnies pėtroliėres ne publient pas ce qu’elles versent aux gouvernements nationaux, il est impossible pour les citoyens de tels pays de demander ă leur propre gouvernement de rendre des comptes sur une mauvaise gestion flagrante ou tout argent manquant.
Le directeur de Global Witness Simom Taylor a declarė, “personne dans les affaires ne prėtend qu’Elf est seule dans cette position sans scrupule. J’espėre que ce procės mettra la situation en ėvidence puis changera globalement l’ėtat d’esprit du secteur pėtrolier. Si les compagnies ėtaient obligėes de dėclarer ouvertement et de facon comptable leurs paiements aux gouvernements, ces ėcoeurantes transactions auraient ėtė dėtectėes et sanctionnėes depuis longtemps.
La rėcente Extractive Industry Transparency Initiative (Initiative de Transparence pour les Industries d’Extraction miniėre) du gouvernement britannique offre une chance de tirer au clair les comptes viciės et marchės secrets incarnės par Elf. Global Witness appelle maintenant le gouvernement francais et TotalFinaElf ă souscrire ă cette initiative. Le gouvernement francais devrait aussi l’appuyer devant le G8, alors qu’il en dėtient la Presidence. C’est seulement en apportant des rėgulations nationales et internationales assurant la transparence des transactions entre compagnies pėtroliėres et gouvernements nationaux que des scandales tel celui impliquant Elf peuvent être ėvitės ă l’avenir.
Veuillez contacter Simom Taylor ou Gavin Hayman au +44 (0)207 272 6731 ou au +44 (0)7957 142 121 pour plus d’informations.
Notes de l’Editeur
(1)Global Witness se concentre sur les liens entre l’exploitation des ressources naturelles et le financement des conflits et de la corruption. Global Witness est l’un des membres fondateurs de la campagne Publish What You Pay (PWYP - Publiez Ce Que Vous Payez) de plus de 90 ONG qui appellent les gouvernements, et particuliėrement ceux du G8, ă prendre la direction et promouvoir la transparence des revenus ėmanant des resources naturelles dans le monde entier (voir www.publishwhatyoupay.org). La coalition appelle les rėgulateurs des places boursiėres du Nord ă imposer aux compagnies d’extraction des ressources de rendre compte de leurs paiements nets ă tous les gouvernements comme condition pour figurer en Bourse. La coalition PWYP participe ă l’Initiative du Gouvernement britannique ‘Extractive Industry Transparency Initiative’, qui explore les possibilitės pour promouvoir la transparence et l’usage raisonnable des revenus pėtroliers, miniers et gaziers du monde entier (voir www.dfid.gov.uk).
(2)Elf a ėtė fondėe en France en 1966 sous la prėsidence de Charles de Gaulle. Elle devint bientot la compagnie la plus influente du pays et ses opėrations d’affaire devinrent (aussi) inextricablement melėes a la politique ėtrangėre francaise. Elle est maintenant propriėtė d’Etat et a fusionnė pour former TotalFinaElf. Cette derniėre conteste les prėsomptions en question et cherche a diffėrencier l’attitude passėe de ceux qui sont en justice d’avec son actuelle gestion. Global Witness voit leur direction sur le revenu vers la transparence comme une ėpreuve-test pour cet engagement.